Amniotie

ben la pause j'aime bien - enfin okay, quoi, pourquoi pas ; le lumière crade, le tout un peu coulant et bouché, pour moi oui, en accord, en tout cas, avec le parti pris de la pause - mais alors franchement, le fauteuil en osier / rotin, non non & non. J'appartiens à une génération qui associe encore ce genre de mobilier à Emmanuelle (ben ouais...) et donc à l'érotisme version M6 (ben ouais...) ; au-delà de cette blague, franchement, je crois que le travail sur le fond, sur le lieu, est un peu léger, là, non ?

Moi j'aime la pose, la fille est jolie et tout, ya du mouvement, le fauteil en osier ne me dérange pas, le décor non plus, ya pas que de la photo posée dans la vie, avec un zoli fond et un zoli cadrage, par contre, ce que je trouve dommage, c'est que s'il s'agit d'un instant de vie, et que finalement la construction de l'image ne compte pas plus que cela (apparemment), si le modèle donc, représente à lui seul le sujet de l'image, alors pourquoi est-il flou? pourquoi ne voit-on pas la peau, les pores, les cheveux, que reste-t-il a cette image? qu'a-t-on voulu saisir? le flou d'un mouvement? un moment dark (comme on en voit trop)?

Questions ouvertes au photographes

en attendant la réponse du photographe : d'ac avec toi, Lae, y'a pas que la photo posée dans la vie (dieu merci, d'ailleurs). Mais appliquer son oeil à de la matière en train de vivre n'empêche pas, selon moi, de travailler à composer l'image. Ou alors on dit que n'importe quelle photographier fait l'afaire, du moment que le sujet est bien. Mais je ne pense pas qu'on puisse dire ça. Pas sans verser dans un relativisme tellement absolu que tout vaut autant - que rien ne vaut, aucunement. Or il me semblerait archi faux de dire que rien ne vaut, aucunement, en rien, jamais.

Cette photo m'a amené à distinguer le fond (décor ou 2nd plan), la construction et le sujet de la photo...bien entendu (bien que ce ne soit pas si entendu que cela), on dira qu'une bonne construction joue en faveur du sujet, ou que fond et forme ne font qu'un (ce qui devient dangereux lorsque l'on considère que le fond n'est que dans la forme).

En fait tout dépend de la manière dont tu appréhende la photo, et à partir de là, be yen a pour tout les gouts!
Je parlais de photo dark tout a l'heure pour illustrer une tendance de la photo contemporaine assez intimiste, qui photographie le quotidien, le privé, qu'on retrouve souvent sous la forme de photos de marginaux (putes, drogués, homos, scène de sexe), je pense à certaines photos de d'Agata, mais surtout a Nan Goldin, qui ont fait plein de petits...dans ces images les constructions, s'il y en a, sont a l'image du sujet, chaotiques, brouillonnes, photos prises au flash la nuit...bref, peut-on encore parler de construction?
Il y a donc cette tendance, assez mode, et l'on aime ou l'on aime pas...
A côté de cela, il y a une approche plus classique et plus commune (ceci étant dit sans accents péjoratifs) de la photo, qui veut que la forme fasse partie intégrante de la réussite d'une photo, de nombreux techniciens rechercheront d'ailleurs dans une images les proportions parfaites, les verticales, les horizontales, les 1/3, 2/3, bref, va falloir répondre a des critères mathématiques avant de réussir une photo...

Et à coté de tout cela, ya le tout, le rien, et puis comme tu le dis si bien, il y a le jamais, auquel j'ajouterai le futur...

Citation :

Cette photo m'a amené à distinguer le fond (décor ou 2nd plan), la construction et le sujet de la photo...bien entendu (bien que ce ne soit pas si entendu que cela), on dira qu'une bonne construction joue en faveur du sujet, ou que fond et forme ne font qu'un (ce qui devient dangereux lorsque l'on considère que le fond n'est que dans la forme).

j'aime bien ta façon de m'embrouiller, gamine

Citation :

En fait tout dépend de la manière dont tu appréhende la photo, et à partir de là, be yen a pour tout les gouts!
Je parlais de photo dark tout a l'heure pour illustrer une tendance de la photo contemporaine assez intimiste, qui photographie le quotidien, le privé, qu'on retrouve souvent sous la forme de photos de marginaux (putes, drogués, homos, scène de sexe), je pense à certaines photos de d'Agata, mais surtout a Nan Goldin, qui ont fait plein de petits...dans ces images les constructions, s'il y en a, sont a l'image du sujet, chaotiques, brouillonnes, photos prises au flash la nuit...bref, peut-on encore parler de construction?
Il y a donc cette tendance, assez mode, et l'on aime ou l'on aime pas...
A côté de cela, il y a une approche plus classique et plus commune (ceci étant dit sans accents péjoratifs) de la photo, qui veut que la forme fasse partie intégrante de la réussite d'une photo, de nombreux techniciens rechercheront d'ailleurs dans une images les proportions parfaites, les verticales, les horizontales, les 1/3, 2/3, bref, va falloir répondre a des critères mathématiques avant de réussir une photo...

quand je parle de construction, ou de composition, je ne parle pas nécessairement d'une architecture travaillée. Simplement des éléments formels qui font que la photo est prise comme ci et pas comme ça.
Ensutie, mon propos consistait à dire, quant à cette photo là, que je pense que le fond (c'est à dire : l'arrière plan) me paraissait peu valoir - et je demandais s'il n'avait pas été trop peu travaillé (c'est à dire, tout simplement : considéré).
Effectivement si tu relies cette photo à une tradition (quelque peu je-m'en-foutiste, d'ailleurs - que ce soit de façon militante ou dilétante ou inconsciente ou chatoyante euh non pas chatoyante) d'une dé-esthétisation de la composition, pourquoi pas. Mais là, il y a deux options : (1) le fond je vais travailler à ce qu'il ne soit pas travaillé ; (2) le fond je m'en branle. (1) peut paraître une imposture, mais au final, témoigne d'une authentique démarche ; (2) risque fort d'être le repli facile de gens qui ne maîtrisent pas du tout leur propre démarche - qui n'est jamais qu'une démarche par défaut - pas forcément glorieux (ou alors on va vers une "massification de lart" ou tout le monde est artiste du moment qu'il appuie sur un bouton - or il me semble qu'il y a plus derrière le mot que cette description d'un acte simple - pas nécessairement l'absolu génial du créateur romantique, non plus, einh, mais un peu plus).
Maintenant, pour l'opposition entre une approche classique & formaliste de la photo (que tu résumes un tout petit peu vite à des critères "mathématiques" - on n'est plus au temps de Boileau, quand même ; mais okay sur le fond) et une tendance "assez mode" à une déformalisation / déformation, je suis assez bien ton propos, mais je pense qu'il faut faire atention à ne pas verser dans le simple dualisme (ces deux pôles ne sont pas nécessairement les seuls, si ?) et dans le radicalisme (il y a, évidemment, des démarches intermédiaires - il n'y a même, au final, que ça).

Maintenant, ayant été bien d'accord avec toi, je vais me permettre de te faire remarquer que mon propos quant à la photo de yann-loïc était surtout une prise de position (modérée) en faveur d'une tradition plus attentive au fond (= à l'arrière plan). Et, comme je ne suis pas un garçon très extrême, j'ajouterai que ce n'est que vis à vis de cette photo-là. Il me semble en efet, à moi, modeste jongleur d'une tradition à l'autre, que la pluralité des approches est intéressante, mais que certains sujets commandent ou appellent plutôt certains traitements que d'autres (ce qui ne veut rien dire d'exclusif) ; et là, eu égard au sujet tel que commencé à voir par mon frère, je ne crois pas que le traitement proposé (ou non proposé, même, si l'on veut) du fond fasse au mieux resplendir la beauté noir de l'éclat nocturne du joyau obscure venu de l'ombre.

Merci !

Pour ma part, j'aime beaucoup la posture de la jeune femme, et le fait qu'elle soit traitée de manière floue (pour moi, elle a l'air légèrement paumée, et ça renforce cette image).

L'arrière plan m'a également dérangée, mais pas au niveau du fauteuil (j'ai un fauteuil en osier, je n'ai pas vu Emmanuelle, je ne supporte pas qu'on dise que j'ai le même fauteuil que cette nana et j'assume à mort). Non, ce qui me gênait, c'était plutôt le bordel-flou-pas-trop-artistique qu'il y a dans le coin haut à gauche. Un morceau de porte, je crois, et d'autres choses qui surchargent inutilement la photo.

Mais dans l'ensemble, j'aime beaucoup l'idée, et peut-être qu'il faudrait faire une série de prises de vue dans cet esprit, devant un mur blanc ou autre

Leeloo a écrit:

et j'assume à mort

tu as voilé cette expression à aurélie qui me l'a volée.

Ouhlàlà, si tu le dis, c'est possible

je sais que c'est une expression que j'aime beaucoup et que j'utilise depuis quelques temps déjà, quant à savoir d'où elle sort, c'est trop m'en demander...

En fait ce qui m'a plu sur cette photo au départ, c'était ce coté très noir du combiné visage/cheveux. J'ai traité assez "dark" comme on pourrai le dire, si on faisait des raccourcis... (Cela dit en passant, "dark" n'est pas forcément une démarche artistique ou un modèle de pensée photographique, mais plutôt un mode de traitement en ce qui concerne cette photo)

Bref, partant de ce détail, et si on ajoute la position, et les dégradés de noir et de gris, je me suis dis... ca va faire une bonne photo. J'etais dans l'optique toute simple du "je-m-en-branle-du-fond", ou encore "photo-à-l'arrache-mais-ça-peut-p'tetre-créer-quelque-chose"
En fait non...

Et pour l'histoire du fauteuil en osier, j'étais sur que ca passerait mal ^^




Sinon, j'attends toujours des news de ma fucking connection internet, et dès que je peux vous écrire d'autre part que du boulot, des nouveautés vont arriver.

++

ben moi je l'aime bien cette photo. La technique / compo / etc n'est peut etre pas parfaite, mais bon j'apprécie ce cliché, il me parle. Après tout, c'est le but de la photo, non?

je suis d'accord avec guillaume
disons que cette photo n'est pas parfaite dans la technique, mais elle fonctionne (et puis j'ai jamais vu emmanuelle, meme si j'en ai souvent entendu parler comme LE film de référence...)
et pour répondre à ta question guillaume... oui, pour moi c'est le but!

D'accord avec Guillaume et Aurélie.
Elle me plaît cette photo.